Comment quitter un CDI pour se reconvertir professionnellement ?
Vous envisagez de quitter un CDI pour vous reconvertir ? Vous n’êtes pas seul : selon le Baromètre de la formation et de l’emploi 2025¹, plus d’un salarié sur deux réfléchit à un changement de métier pour faire évoluer sa carrière ou redonner du sens à son travail.
Cependant, démissionner d’un contrat à durée indéterminée soulève de nombreuses questions :
- Quelles sont les conditions à remplir ?
- Quels dispositifs existent pour être accompagné et financer sa formation ?
- Et surtout, comment sécuriser sa transition professionnelle ?
Aujourd’hui, plusieurs solutions encadrées par le Code du travail permettent de quitter son emploi dans le cadre d’un projet de reconversion : la démission pour reconversion professionnelle, la rupture conventionnelle, ou encore le Projet de Transition Professionnelle (PTP).
En étant accompagné par un Conseiller en Évolution Professionnelle (CEP) et en vous appuyant sur des acteurs institutionnels comme Transitions Pro ou France Travail (ex-Pôle emploi), vous pouvez préparer votre projet, sécuriser vos droits et envisager une formation à distance adaptée à vos objectifs.
💡À retenir :
- Quitter un CDI pour une reconversion est possible et encadré par le Code du travail.
- Le projet doit être réel, sérieux et validé par un Conseiller en Évolution Professionnelle (CEP).
- Plusieurs dispositifs peuvent être mobilisés : démission pour reconversion, rupture conventionnelle ou congé formation.
- Une préparation administrative, financière et personnelle est essentielle pour réussir sa transition professionnelle.
Quitter un CDI pour une reconversion professionnelle : quelles sont les options ?
Plusieurs solutions permettent de quitter un CDI pour une reconversion tout en sécurisant sa carrière et ses droits sociaux.
La démission classique : un choix à bien évaluer
La démission classique permet au salarié de mettre fin à son CDI sans accord préalable de l’employeur. C’est une procédure unilatérale et encadrée par le Code du travail.
En revanche, elle n’ouvre pas automatiquement droit aux allocations chômage, sauf dans certains cas de démission légitime (suivi de conjoint, non-paiement du salaire, projet professionnel validé, etc.).
Ce mode de rupture peut convenir si vous disposez déjà :
- d’une offre d’emploi confirmée,
- d’un projet de création d’entreprise finalisé,
- ou d’une activité indépendante prête à être lancée.
Si votre objectif est une reconversion professionnelle, il est fortement conseillé d’anticiper votre départ :
- réaliser un bilan de compétences pour évaluer vos acquis et vos motivations ;
- prendre contact avec un Conseiller en Évolution Professionnelle (CEP) pour structurer votre projet ;
- et définir un plan de développement personnel et professionnel avant toute décision de démission.
Ces démarches vous permettront d’aborder votre transition avec plus de clarté et de sécurité.
-
💡Le saviez-vous ?
Le rapport La démission pour projet professionnel de l'Unédic (décembre 2024) indique que, parmi les bénéficiaires du dispositif de « démission-reconversion », 12 % des personnes ayant au moins 6 mois d'ancienneté dans leur droit chômage ont (après vérification) obtenu des droits ou une allocation dans ce cadre.
La rupture conventionnelle : la solution la plus sécurisée
La rupture conventionnelle permet de mettre fin à un contrat à durée indéterminée d’un commun accord entre le salarié et l’employeur.
Elle ouvre droit à une indemnité spécifique de rupture, ainsi qu’à l’allocation chômage, sous réserve de remplir les conditions d’éligibilité fixées par France Travail.
Ce dispositif peut être envisagé par les salariés souhaitant préparer une reconversion professionnelle ou mener un nouveau projet tout en sécurisant la transition entre deux emplois.
La procédure se déroule en plusieurs étapes :
- signature d’un formulaire CERFA par les deux parties ;
- respect d’un délai de rétractation de 15 jours calendaires ;
- puis demande d’homologation auprès de la DREETS (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités).
La rupture conventionnelle ne prend effet qu’après validation officielle par la DREETS.
-
💡Le saviez-vous ?
Selon les statistiques du ministère du Travail (Dares), près de 515 000 ruptures conventionnelles ont été signées en 2024.
Le congé de transition professionnelle : se former sans rompre son CDI
Le Projet de Transition Professionnelle (PTP) permet à un salarié en CDI ou en CDD de suivre une formation certifiante en vue d’une reconversion, tout en conservant son contrat de travail.
Durant la formation, le salarié bénéficie d’un congé spécifique et perçoit une rémunération, sous réserve d’éligibilité.
L’accord de l’employeur est nécessaire uniquement sur les dates de départ, pour des raisons liées à l’organisation de l’entreprise.
Le dispositif, financé par Transitions Pro, accompagne les salariés qui souhaitent changer de métier, développer leurs compétences ou obtenir un titre ou diplôme reconnu par l’État.
-
💡Bon à savoir :
Le projet de transition professionnelle remplace le CIF - Congé Individuel de Formation - supprimé depuis le 1er janvier 2019.
Je prépare ma reconversion avec Studi
Quelles sont les conditions pour démissionner dans le cadre d'une reconversion ?
Pour quitter un CDI pour une reconversion, votre projet doit être validé par un CEP et reconnu comme “réel et sérieux”.
Le Conseil en Évolution Professionnelle : une étape obligatoire
Le Conseil en évolution professionnelle (CEP) est un service d’accompagnement gratuit et confidentiel proposé à tous les actifs : salariés, demandeurs d’emploi et travailleurs indépendants.
Il permet d’être accompagné dans la construction ou la validation d’un projet de reconversion professionnelle, en évaluant sa cohérence, sa faisabilité financière, le secteur visé et les formations éligibles au CPF.
Dans le cadre spécifique du dispositif démissionnaire, le conseiller peut délivrer une attestation du caractère réel et sérieux du projet, document nécessaire pour déposer une demande de financement auprès de Transitions Pro.
Les critères du projet de reconversion “réel et sérieux”
Pour être validé, votre projet professionnel doit présenter un objectif clairement défini, comme une reconversion dans un nouveau métier, la création d’une activité indépendante ou la reprise d’une entreprise existante.
La commission paritaire régionale de Transitions Pro évalue la cohérence globale du projet, en tenant compte de votre parcours professionnel, de la formation envisagée, des besoins du marché de l’emploi et des perspectives d’insertion dans le métier visé.
La procédure pour bénéficier du dispositif démission-reconversion
Dans le cadre d’une démission pour reconversion professionnelle, plusieurs étapes successives doivent être respectées :
- Prendre contact avec un Conseiller en Évolution Professionnelle (CEP) pour définir et formaliser votre projet.
- Constituer un dossier complet sur le site Transitions Pro de votre région, comprenant notamment l’attestation CEP, le plan de formation et la description détaillée de votre projet.
- Attendre la décision de la commission paritaire régionale, qui évalue la cohérence et la faisabilité du projet professionnel.
- Transmettre votre démission à l’employeur uniquement après la notification officielle de validation par Transitions Pro.
- Vous inscrire auprès de France Travail (ex-Pôle emploi) afin d’activer vos droits à l’allocation chômage, bénéficier d’un accompagnement personnalisé et suivre, le cas échéant, une formation éligible au CPF ou financée par Transitions Pro.
-
💡Bon à savoir :
Le délai de traitement d’un dossier par la commission Transitions Pro peut varier selon les régions et les périodes de l’année. En moyenne, il faut compter entre un et deux mois entre le dépôt du dossier complet et la notification de la décision.
Il est donc recommandé d’anticiper cette période avant de remettre votre démission, afin d’attendre la validation officielle de votre projet.
Quels sont vos droits selon le mode de sortie du CDI ?
Les droits au chômage et le financement de la formation dépendent du mode de rupture du contrat.
Démission classique : peu de droits au chômage
Quitter un CDI par démission n’ouvre pas droit, en principe, à l’allocation chômage, sauf dans certains cas de démission légitime (suivi de conjoint, non-paiement du salaire, projet professionnel validé, etc.). Ce mode de rupture implique donc de prévoir une solution financière avant de quitter son emploi.
Pour un projet de reconversion, il est possible de faire valider son projet par un Conseiller en Évolution Professionnelle (CEP) dans le cadre du dispositif démissionnaire.
Démission pour reconversion : maintien des droits sous conditions
La démission pour reconversion professionnelle permet de quitter un CDI tout en conservant ses droits au chômage, à condition que le projet soit accompagné par un CEP et validé par la commission Transitions Pro. Ce dispositif s’adresse aux salariés qui souhaitent changer de métier, créer une activité indépendante ou suivre une formation certifiante.
Rupture conventionnelle : une alternative négociée et indemnisée
La rupture conventionnelle permet à l’employeur et au salarié de mettre fin au contrat d’un commun accord. Elle ouvre droit à une indemnité spécifique de rupture et à l’allocation chômage, sous réserve d’homologation par la DREETS. Cette formule offre une transition souple pour préparer un projet professionnel ou une reconversion, tout en bénéficiant d’un cadre sécurisé.
-
💡Bon à savoir
Selon l'
Selon l'article R.1234-2 du Code du travail, pour les salariés ayant moins de 10 ans d'ancienneté, l'indemnité minimale est de ¼ de mois de salaire par année d'ancienneté.
Au-delà de 10 ans, le minimum légal s'élève à ⅓ de mois par année d'ancienneté pour les années excédant les 10 premières.l, pour les salariés ayant moins de 10 ans d'ancienneté, l'indemnité minimale est de ¼ de mois de salaire par année d'ancienneté.
Au-delà de 10 ans, le minimum légal s'élève à ⅓ de mois par année d'ancienneté pour les années excédant les 10 premières.
Comment bien préparer sa reconversion avant de quitter son CDI ?
Une reconversion réussie se prépare avant de quitter son CDI, en définissant un plan clair et réaliste.
Faire un bilan et définir son nouveau projet professionnel
Réaliser un bilan de compétences ou un bilan d’orientation permet d’identifier ses atouts, ses motivations et ses perspectives d’évolution.
Le Conseil en Évolution Professionnelle (CEP) peut vous accompagner gratuitement dans cette réflexion et vous aider à repérer les formations certifiantes adaptées à votre objectif, y compris à distance.
Les conseillers Studi peuvent ensuite vous guider dans le choix d’un parcours diplômant ou certifiant en lien avec votre projet.
Évaluer sa situation financière et les aides disponibles
Avant toute reconversion, évaluez les ressources et identifiez les aides mobilisables :
- le Compte Personnel de Formation (CPF) ;
- le Projet de Transition Professionnelle (PTP) financé par Transitions Pro ;
- ou encore les contrats d’alternance, qui permettent de se former tout en percevant une rémunération.
Ces dispositifs peuvent contribuer à financer tout ou une partie de la formation et, selon les situations, à maintenir un revenu durant la période de reconversion.
-
💡Bon à savoir
Les formations en ligne Studi sont éligibles au CPF et accessibles à tout moment.
Anticiper les démarches administratives et juridiques
Avant de quitter votre emploi, il est important de préparer les démarches administratives liées à la fin de votre contrat :
- Rédiger votre lettre de démission et respecter le préavis prévu par votre contrat ;
- Vérifier la remise par votre employeur des documents légaux suivants :
Une fois votre projet validé par Transitions Pro, vous pouvez vous inscrire sur le site France Travail afin d’activer vos droits à l’allocation chômage et d’accéder à un accompagnement personnalisé vers la formation ou la reconversion.
Je change de carrière grâce à Studi
FAQ
FAQ
-
Peut-on toucher le chômage après une démission pour reconversion ?
Oui, sous conditions : le salarié doit justifier d’au moins 5 ans d’activité continue et d’un projet validé par un CEP et Transitions Pro.
-
Quelles conditions remplir pour bénéficier du dispositif démission-reconversion ?
Avoir travaillé au moins 5 ans, obtenir une attestation CEP, déposer un dossier complet auprès de Transitions Pro, puis démissionner uniquement après validation officielle du projet.
-
Combien de temps dure le processus CEP et la validation du projet ?
La durée varie selon la région et le calendrier des commissions. En moyenne, il faut prévoir entre un et trois mois.
-
Peut-on suivre une formation pendant son CDI avant de démissionner ?
Oui, certains dispositifs (CPF, PTP, formation du soir ou en ligne) permettent de se former tout en restant salarié.
-
Quelle est la différence entre rupture conventionnelle et démission pour reconversion ?
La rupture conventionnelle est un accord amiable entre le salarié et l’employeur, ouvrant droit à une indemnité de rupture et au chômage. La démission pour reconversion, elle, est un droit encadré permettant de changer de métier après validation du projet par le CEP et Transitions Pro.
-
Que faire si mon projet de reconversion n’est pas validé ?
Vous pouvez retravailler votre dossier avec l’aide de votre conseiller CEP, ou envisager une rupture conventionnelle pour quitter votre emploi tout en préservant vos droits